Friday, February 12, 2010

Please come again

10/02/10
Fin du periple en duo. Geraldine rentre, je continue....A l'heure des aurevoirs deja le blues...Seul. Un foutu destin.
9h du mat, un pick-up passe me prendre pour se rendre aux sections 3 et 4 du camps 1
Ban Mae Suring camp. A 4 heures de route. 4h d'impensable piste au travers de la foret
tropicale. A chaque choc, tous les 15m ma tete heurte le plafond tandis que le chauffeur
m'explique tout a propos de la problematique des refugiers, la corruption de l'administration Thai
les arcanes subtiles de la politique birmano-thai....Ma tete enfle de toutes parts.
Et au detour de la foret surgit Ban Mae Suring camp. 4000 refugiers. Ce semble un village
Karenni des siecles ecoules. Pas une mob, pas un moteur, pas un plastique (ou si peu)
une magnifique riviere serpente au milieu telle la Semois a Bouillon, a ceci pres que le bouillon sera
 pour moi, j'y viens...Les collines couvertes de foret tout autour. Carte postale...Si ce n'etait un camp de refugiers.
A peine debarque, the, bouffe (ils me trouvent maigre et ravage, ce que je pense etre) donc
m'empifrent tant et plus. A peine le repas expedie alors que je n'aspire qu'a une sieste, en route
pour le 1er spectacle. Sur le parvi de l'eglise catholique et romaine. Toute en bambous peints en
bleu. Du meilleur effet. Et arrive la foule. Dense. Desireuse. Presqu'inquiete. En moins d'un 1/4 d'heure
ils seront un bon millier. Les gamins tasses dans mes pieds, les adultes derriere. Ils n'ont pas la premiere
idee de ce que je vais faire. Tous les adultes, hommes et femmes chiquent le betel. Enorme chique
qui leur empli la bouche. Je me lance. Et ca marche. Ca marche, j'en reviens pas. Je n'en reviendrai jamais.
Eclats de rires. A chaque eclat, de toutes les bouches adultes jaillissent de longs jets rouges
de betel qui choient dans les cheveux des enfants du premier rang et jusqu'a mes pieds.
Les gamins manifestent qqe mecontentement de cette averse inattendues, mais d'ici qqes annes
ils chiqueront aussi, des lors c'est de bonne guerre. J'enchaine mes routines ds ce delire merveilleux.
S'en suivent les remerciements, le the, le souper, on m'installe dans une hutte sur pilotis pour la nuit
,le bambou pour matelas. Les chiens hurleront jusqu'a 2h du mat...Enfin le silence au travers duquel se
glisse un enigmatique chat...S'il ne s'etait frotte avec insistance a mon visage j'eus dit un fantomatique chat.
Il refuse et mes caresses et mon poing dans la gueule et reviens se lover contre moi. Vers 3h30 il disparait.
Je reprends un somnifere....Ai-je sommnole ? Des 4h30 chantent les coqs. De partout. Le plus proche
etant 1m30 sous mon oreille.Hutte sur pilotis...Nouvelle nuit blanche, une de plus lors de ce periple de clowns magicien et insomniaque sans frontiere ni treve ni merci. Dans l'aube nymbee de brume je me traine jusqu'a la riviere afin de me raser.
Petit dej. 8h30, 2eme spectacle. Je titube jusqu'au parvis de l'eglise (ceci dit les Karennis sont catholiques
de confession et animistes de conviction) et la au travers de mon regard embue je vois accourir tout le camp. Les nouvelles circulent vite. Ca confere a l'absurde. Mon si petit spectacle...
C'est comme le premier public du premier spectacle des Temps. Mon etat quand a lui est franchement second.
Et apres, apres, quand je pense que tout est fini, le chef du camp vient a moi et me demande : vous pouvez
nous apprendre juste un tout petit truc ? Un facile? Un jour j'apprendrai a dire non. La je peux pas.
leur gentillesse me touche. Donc je leur montre. Ils pouffent de rire. Ils s'y essaient avec une maladresse touchante.
Je recommence encore et encore. Pour le staff et qqes enfants, une 20ene en tout. C'est un moment ou on
peut croire aen la bonte de l'humanite, la dans le camp Ban Mae Surin.
Et lorsque le chairman me serrera la main, au bout d'un long moment silencieux il dira : please, come again.
Une respiration et en route pour le camp suivant a 8h de route d'ici.

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