Tuesday, February 23, 2010

LA NUIT AUSSI....

Lors de ma derniere livree j'a omis de mentionner que les refugiers qui fuient au Bangladesh sont des Rohingya et des Rakhines les plus mal lotis parceque buddhistes


circonstance agravante dans un etat musulman.

13/02/10, 18h, souper.

Riz au poulet. La fille qui me fait la cuisine me relatte le drame Karen : ses parents de l'autre cote de la frontiere, dans l'etat Karen, qu'elle visite clandestinement a Noel.

La corruption de l'administrartion Thai, la brutalite des gardes-frontieres des 2 cotes, les mines cote birman (tous sujets recurants).

S'en suit un long silence. Enfin elle demande : tu pourrais faire un petit spectacle pour mes amis ? On etait la hier soir mais on n'a rien vu....Trop de monde.

Son argument tient : moi aussi j'y fus et en effet c'etait comble...

Je me tate...Je finis par dire : d'accord.

D'accord??? Maintenant???

Quoi maintenant ? Mais c'est deja la nuit...

Qu'a cela ne tienne. Donc je la suis. On escalade la montagne via le sentier qui serpente entre des dizaines de huttes. On rentre dans l'une d'elle...

Seigneur ! Ils sont 150 tasses la dedans. Ils m'attendaient. J'ai droit a 20cm carres. Il y fait chaud. Et c'est reparti, un p'tit show, un p'tit torride !

21h couvre feu, Suis de retour dans ma hutte. Me coucher, enfin. Dormir. Et la debarquent qqes dizaines de jeunes, des sourires au betel, osant

a peine me regarder, mais ce que ca sourit !

L'un d'eux finit par demander : magic-show ? Mais voyons, que ne dites vous plus tot ? Et on remet ca.



14/02/10, 04h30 du mat. Maudits coqs.

7h Pret pour le 1er spectacle, mais j'ai plus grand chose : plus un paquet de cartes, plus un ruban multicolors (mon final) plus un foulard qui ne soit loque.

Mes pompes sont ruinees depuis belle lurette, j'ai tant transpire dans ma veste qu'en guise de serpiere elle aurait l'air minable...Et la poussiere ocre qui s'infiltre partout : sac, valise,

vetements, dans chaque pore de la peau, dans chaque replis du magic-show....Magicien de poussiere.

8h : Kennet et sa mob bleue. 1/2 heure a zigzaguer dans la poussiere, section 8, le long de la riviere, c'est la, c'est ici.

Comme chaque fois, comme toujours : des centaines.

Merveille : une scene ombree, la brise de la riviere, un millier de Karens, tous juches sur des bancs de fortune et de bambou afin de mieux voir.

En plein spectacle l'un de ces bancs s'effondre entrainant dans sa chute une 50ene de spectateurs qui se raccrochent a d'autres qui choient a leur tour...

5 minutes de confusion et tous ont retrouve une place bancale.

Soudain parmis rires commentaires et bousculades, des cris affreux, a vous fendre l'ame : deux types traversent la foule, portant un gros porc noir qui couine tant et plus.

Me voyant, ils se figent sur place, meduses, et assistent au spectacle, leur cochon sous le bras, qui ne dit plus trop rien. Peut etre suis-je son verre de rhum du condamne ?

Personne ne s'en soucie. Sauf moi. Ils me regardent qui les regarde....



15h. La pirogue vient me chercher. Cap sur Mae Rama Luang, camp 4.

Aurevoirs emouvants a tous : le leader du camp, Kennet, la cuisiniere, tant d'autres...Tablu do malang (merci bcp) et please come again....

1/2 heure de navigation au milieu de la jungle, wahou, au detour d'un meandre Mae Rama Luang : centaines de huttes juchees sur les collines.

La communication a mal fonctionnee : personne pour me receptionner (pas de portable ici).

J'attends une heure au bord de la riviere. C'est mieux que d'attendre le metro 3 minutes. Enfin quelqu'un accourt, ramasse mon sac, je le suis.

C'est une dame du Karen Refugee Committee qui m'acceuille : Sisi. Elle est deleguee ici pour superviser les elections qui vont avoir lieu dans les camps.

Les Karens ont la fibre democratique.

Je lui dis qui je suis, que je suis pret a jouer de suite. Rien n'est prevu. Elle expedie quelques gamins battre le rappel. Spectacle a 17h dans la nurserie.

Je m'y rends 10 minutes plus tard. Archi-comble. 300, 400, 500 ? Mais il fait deja trop sombre la-dedans. Pas d'autre lieu possible ? Non, trop tard....

N'auriez-vous pas...Que sais-je ? De la lumiere ? Non bien sur. Quelqu'un deboule avec 10 bougies. On les dispose au bord de la scene en bambou.

"Allumer le feu" J. Halliday. Un responsable est designe pour chaque bougie.

Spectacle aux chandelles a Mae Rama Luang, le murmure du torrent pour bruit de fond.

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